C'est le nom du Festival littéraire organisé par l'association Confluences, auquel participe notre classe.
1) Livres et tradition orale
A la rentrée des vacances d'automne, la maîtresse a dit en classe qu'elle avait fait la connaissance d'un conteur nommé Jihad Darwiche. Elle avait été charmée par ses nombreuses histoires qui l'avaient transportée jusqu'aux pays des mille et une nuits. Comme elle voulait les faire partager à ses élèves, mais qu'elle craignait de se tromper, il lui avait offert quelques livres qu'il avait soigneusement emballés dans de belles écharpes aux tissus d'Orient.
Inès, qui avait fait un voyage au Maroc avec ses parents, en avait rapporté un souvenir.
Et au lendemain de la fête de l'Aïd, Asma a montré les décorations dessinées au hénné sur ses mains. Elles ressemblaient à l'llustration d'une comptine réalisée avant les vacances.
D'ailleurs, les filles de la classe avaient beaucoup apprécié ce travail et de belles réalisations avaient été faites sur le temps libre de l'accueil du matin. Ainsi, la composition d'Hanane, qui orne depuis une fenêtre de la classe.
Et puis, grâce aux parents d'élèves, les plaisirs de la bouche ne sont pas en reste chez nous : fruits exotiques et
pâtisseries orientales mêlent leurs saveurs aux productions fruitières locales.
2) Travail d’écoute et d’attention aux sonorités de la langue arabe
Voix d'Orient, voix d'Occident... Avec ces Lettres d'automne, les premières sont mises à l'honneur et vont se faire entendre dans notre classe de la plus belle des manières: la tradition orale, celle des contes et des comptines qui devraient toujours bercer l'enfance.
Aux voix enfantines se joignent:
- la voix de la maîtresse, lisant Mon miel, ma douceur et fredonnant la comptine arabe avec un accent évidemment étrange aux oreilles de quelques élèves, qui la regardent d'un air gentiment moqueur (ravissante complicité); elle raconte l’histoire d’Aladin et la lampe merveilleuse, ou conte l’introduction des contes des mille et une nuits,
- la voix enregistrée d’une comédienne française, au ton lent et appliqué, lisant une adaptation d’ Aladin ,
- la voix enregistrée du conteur libanais, Jihad Darwiche, à l’élocution rapide et aux accentuations particulières, si étrangères à l'expression française. Le chant prolongé des voyelles ponctue son discours, insistant sur des mots dont la tendresse l'invite peut-être à s'attarder: douce, belle, intelligente, bonne...
- la voix des mamans d'élèves, heureuses d’être sollicitées en cette belle occasion, émues par le livre Mon miel, ma douceur, dont elles disent que “ c’est toute leur enfance”.
La maman d’Asma a accepté une invitation dans notre classe hier pour chanter Nini ya mumu, berceuse traditionnelle du Maghreb. La maman de Nawfal suivra et certainement bien d’autres car l’histoire de Khadija et de sa grand-mère a commencé un merveilleux voyage littéraire entre la classe et le foyer de chacun des enfants.
2) Atelier de lecture
L'atelier Alphabet s'est enrichi d'un lexique à l'aide duquel les noms des personnages principaux ou des objets magiques du conte d'Aladin peuvent être recomposés.
Quand le résultat est montré à la maîtresse, elle demande alors: "Tu peux me lire ce que tu as écris?". Quand on ne sait pas, on est invité à chercher sur le lexique le texte illustré correspondant.
Parfois, l'ajout d'un petit mot trouvé dans le titre de l'histoire permet un texte amusant
2) Travail du regard et du geste
- Regarder des images diverses, partager ses observations alors que l’enseignante prend notes.
- S’intéresser à des oeuvres d’art, en l’occurence deux reproductions de Gustav Klimt, inspirées de l’art oriental et byzantin, riches en ornementations graphiques.
Portrait d'Adèle Bloch-Bauer
- Créer collectivement de nouvelles images, objets d’exposition, nées d’un imaginaire commun où les enfants, à l’instar du génie de la lampe d’Aladin, ont eu le pouvoir de transformer leur chère animatrice en princesse des mille et une nuits.
Un seul modèle pour deux princesses: Shéhérazade et Chirine.
2) Atelier d' écriture: les chiffres
Ou comment découvrir que neuf chiffres seulement nous permettront d'écrire et lire les mille et un nombres des mille et une nuits!
Il aura suffi que:
- les huit élèves de moyenne section de la classe peignent au rouleau une grande affiche carrée de 1,50m de côté, aux couleurs d'une nuit profonde.
- la maîtresse trace par-dessus une ligne du temps.
- Chaque enfant de la classe y marque un nombre. On est à... 27 !
- Les grands de l'élémentaire, du CP au CM2, viennent deux à deux collaborer à cette immense projet Pendant ce temps, les grands de la maternelle s'entraînent, tout en suivant l'évolution du projet au chevalet.
Mais voilà que les CP sont arrivés au bout de la file numérique d'El Hadji (c'est lui qui, pour l'instant, compte le plus loin dans la classe). Pour le duo Léa/Malicia, changement de support: elles vont repérer le dernier nombre de la file (59) sur un tableau de 1 à 99, pour trouver les deux nombres suivants qu'elles ont pour mission d'inscrire sur le fil du temps avec beaucoup de sérieux et d'application.
Et Ilyes-Nour semble avoir une idée tout à coup...
L'idée d'un merveilleux raccourci:
En bref, une idée de génie qui a l'air de bien le satisfaire!
Mais Inès ne se laisse pas distraire et s'insinue dans la tâche déjà bien avancée des grands.
Dans l'après-midi, le cap des 99 étant atteint, il a fallu à nouveau changer de support de référence: les élèves de CP étaient toujours aussi enthousiastes.