Ecole et cinéma: La ruée vers l'or (5)

17 mai 2011

LES DESSINS

1°) Les dessins spontanés

Deux jours après la projection, Tiago dessine en classe et dit: "C'est la fille du cinéma avec la fleur".

Au cinéma, Tiago s'était montré captivé par le film. Mais de là à imaginer qu'il pût représenter aussi justement ce qui semblait l'avoir touché dans l'histoire, à savoir la douloureuse attirance du

pauvre Charlot pour la belle Georgia!

Saisissant, n'est-ce pas?

Auparavant, Fatima avait reproduit le visage de Charlot, tel que sur une des deux affiches présentées en classe.

Et puis, quelquefois, des dessins traînent dans la classe, comme abandonnés par leur propriétaire insatisfait, ou déposés comme un cadeau discret sur le bureau de l' enseignante, ou le radiateur juste derrière. Alors, en le retournant, on a la surprise de son auteur . Et quel plaisir de constater que le dessin du manche de la canne de Charlot est certainement le déclencheur d'une réussite graphique si difficile à conquérir depuis le début de l'année: le tracé en arrondi de la lettre C de son prénom.

D'ailleurs, après les vacances de Pâques, Malicia apporte un nouveau dessin, qu'elle a fait à la maison cette fois-ci:

"C'est Charlot, et il y a plein de neige autour de lui!" dit-elle.

Au dos: une collection de lettres en vrac où se cachent encore deux "C anguleux" et son prénom avec un C au tracé impeccable.

2°) La galerie de portraits

A) Une réalisation collective

A la demande de la maîtresse, chaque élève de la classe choisit le personnage du film qu'il veut dessiner.

Mais leur attention est attirée sur la contrainte de couleurs qu'il conviendrait de s'imposer et la classe accepte volontiers de n'utiliser que celles du film: noir et blanc... et gris.

L'ensemble des productions est ensuite trié: chacun va déposer son dessin sur une grande feuille de papier-affiche de couleur portant l'étiquette d'un personnage.

La collection obtenue reflète bien l'intérêt porté au héros et à la romance de la seconde partie du film. En revanche, si l'on peut comprendre que le personnage de Jack, séducteur dévalorisé par Chaplin, n'emporte qu'un seul suffrage, il est étonnant que celui de Big Jim n'ait été dessiné qu'une fois, lui qui occupe presque à égalité avec Chaplin, de nombreuses séquences de la première partie du film.

Il semble en fait que les élèves aient préféré dessiner Big Jim en situation (se reporter aux dessins de séquences) alors que Jack ne les intéresse pas (Bravo Chaplin!).

Par ailleurs, le film a transformé certaines perceptions négatives exprimées avant la projection.

Ainsi, après que l'enseignante eut annoncé, à la fin de la séance de lecture d'affiche, que cet homme enguenillé assis sur ce tas de neige serait le héros du film, Walid n'avait pu s'empêcher d'exprimer sa déception devant ce personnage trop moche pour occuper ce rôle.

C'est finalement lui qu'il choisit de représenter.

B) Gros plan sur les dessins individuels